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«Совесть моя неспокойна, — читаем мы в его письме к Февру от 8 октября 1939 г . — Думаю, что у всех у нас совесть должна быть неспокойна. Мы позволили в 1919 — 1920 гг. и позднее совершиться слишком многим большим глупостям, не протестуя или почти не протестуя. . . Мы продали наши души за покой, за возможность заниматься умственным трудом, за беззаботность „настоящей" жизни после четырех лет кошмаров войны. . . Подумайте обо всем этом, друг мой. Сейчас такие люди, как Вы, обязаны убедить себя, что они могут многое» 3 . Еще категоричнее высказался он полгода спустя в «Странном поражении». Называя «интеллектуальную летаргию правящих классов», засилье военщины и геронтократию в числе причин, приведших к катастрофе 1940 г ., Блок писал: «Обо всем или почти обо всем мы давно шептались в кругу близких людей. Но скольким из нас хватило смелости сказать об этом вслух? Я вполне осознаю, что наши души — не души партийных активистов. Но долг призывал нас вовсе не к работе в избирательных комитетах. В нашем распоряжении были язык, перо, мозг. . . Ясно сформулировать потребности общества и стараться распространить свои идеи — значит заквасить общественное мнение по-новому; это шанс воздействовать на его изменение и постепенно в конце концов направить течение событий хоть немного, но в другое русло. . . Большинство из нас вправе сказать, что мы были хорошими тружениками. Были ли мы всегда хорошими гражданами?» Ответ Блока звучит совсем уже резко: «Мы не осмелились выступить публично. . . Мы предпочли уединение в боязливой тиши наших кабинетов. Да простит нам молодежь кровь на наших руках!» 4

Краски здесь, безусловно, сгущены. На протяжении десяти предвоенных лет «Анналы» боролись с иррационализмом, с пренебрежением к вопросам экономики, социального положения и мировосприятия народных масс (невнимание к ним, по мнению Блока, содействовало поражению Франции), с научной недобросовестностью, предвзятостью и заушательской критикой. Все это и многое другое Блок мог бы поставить себе в заслугу. Мог, но не захотел. В письмах военных лет он предстает человеком, строго и несколько отстранение оценивающим свое прошлое, но отнюдь не порывающим с ним, человеком, стремящимся к обновлению. «Для меня эти годы, — писал он в марте 1942 г ., — были временем передышки, раздумий и духовного обогащения. Будущее покажет, пошло ли это на пользу» 5 .

Гражданская позиция Блока в 1934 г . была безупречно честной; пока еще недоставало, однако, решимости, мобилизовав свои знания, опыт и авторитет, перейти, в той или иной форме, к открытой борьбе против того, что было в его глазах порочно и ненавистно. В 1942 — 1944 г . эта решимость была доведена до абсолюта. «Будущее покажет. . .» Увы! Последнюю точку в творчестве Блока поставил отнюдь не типографский свинец.

2 Цит . по : Febvre L. Combats pour l'histoire. P., 1965. P. 406.

3 Annales d'histoire sociale. 1945. T. 7. P. 19-29.

4 Bloch M. L'etrange defaite. P., 1946. P. 188-189.

5 Annales d'histoire sociale. 1945. T. 7. P. 27.

МАРК БЛОК - ЛЮСЬЕНУ ФЕВРУ


Strasbourg , 15.2.1934

Mon cher ami,

Je suis revenu ici hier matin, tout d'une traite depuis Cambridge. C'a ete pour me trouver happe sans dire ouf, dans le moulin universitaire. D'innombrables papiers encombrent encore ma table. Mais je ne veux pas tarder a vous ecrire. 11 y a une eternite que je ne sais rien de vous. De mon cote, a l'exception de mon mot, trop hativement gribouille a Londres, je vous ai laisse bien longtemps sans nouvelles. Vous avez vecu a Paris des journees penibles. Croyez bien que se trouver a l'etranger, a ce moment, n'avait non plus rien de plaisant. A l'angoisse de se sentir loin, s'ajoutait la difficulte d'expliquer a ces braves Anglais des evenements en eux-memes mediocrement intelligibles. J'ai sue sang et eau a faire comprendre a mes interlocuteurs que M. Chiappe n'est ni un heros ni un parangon de vertu, — ou que du moins il ne passait pas generalement pour tel. L'attitude des journaux londoniens a ete d'ailleurs bien curieuse. Premier stade: «ces Francais n'en font jamais d'autre; du reste, avec un pareil gouvernement et un pareil Parlement. . . en tout cas ce n'est pas chez nous qu'on verrait jamais rien de semblable». Deuxieme stade: «he la! attention! si un quelconque fascisme triomphe en France, que deviendra norte „democratie parlementaire"? Ne rions pas; le feu est a notre porte. Apres tout, ce regime francais, il a encore ses bons cotes. . .» Pour moi, je demeure je l'avoue, assez trouble. Je ne realisais pas, jusqu'ici, la puissance sur ce qu'il faut bien appeler les masses bourgeoises, d'une vague mystique de violence et de 18 brumaire. J'imaginais bien, mais je ne realisais sans doute pas completement, cette redoutable carence gouvernementale et administrative qui des ministres jusqu'aux. . . proviseurs de lycee pourrit toute notre machine. Il est trop certain que ni Mussolini ni Hitler n'auraient offert le Maroc a un prefet de police factieux ou a un chef de la Surete considere comme suspect la direction de la Comedie Francaise ! On percoit, a la base de tout ce desordre, un horrible et pueril melange de veulerie, de faciles camaraderies, de mauvaises habitudes de travail, et de totale inintelligence. J'aimerais a pouvoir me rendre compte de ce qu'on pense ou sent en province. Vous le savez, d'ici c'est impossible.

Pardon de ce discours, a peu pres aussi absurde que son sujet. Et parlons plutot aux Anglais. J'ai surtout vecu a Londres, et beaucoup hante la Reading Room du British: surtout apres le depart de ma femme (qui m'a quitte le 7) et meme pendant son sejour. Ce qui fait que j'ai peu revu les musees et la ville. J'ai passe mon premier week-end a Oxford, ou j'ai, notamment, fraternise avec Powicke, et de Dimanche dernier jusqu'a mon depart j'ai ete, a Cambridge, l'hote de St. John's College. La-bas, j'ai vu surtout le brave vieux Coulton et Clapham deja rencontre a Londres. A Londres, j'ai frequente les milieux de la School of Economies: Tawney (tres charmant) , miss Power, Postan. Une fois de plus, j'ai goute ce qui fait le charme de la vie anglaise, et notamment de la pratique intellectuelle, dans les bibliotheques, musees etc.: je veux dire l'absence totale de tout corporatisme. Indiscutablement, quelques heures de travail au British inspirent l'irresistible envie de dresser sur le square


de Louvois un vaste bucher fait de tous les reglements de la B. N., et d'y bruler, en un splendide auto-da-fe, Julien Cain, ses bibliothecaires et ses gardiens. . . quelques lecteurs malodorants aussi, si vous voulez, et sans doute encore l'architecte, que je n'ai pas l'honneur de connaitre; apres quoi on pourrait travailler et inviter les etrangers a venir travailler chez nous. La regle des 10 bulletins par seance est une indicible honte. Quant au travail reel qui s'accomplit la-bas, dans les Universites, vous devinez combien il est malaise de l'apprecier. Il me parait plus intense a Londres qu'ailleurs. Mais que nos collegues d'Oxford et Cambridge sont donc confortablement installes! J'ai eu la chance, a Cambridge, d'un temps ravissant. Quant au porto, je dois avouer que je donne resolument la palme a celui d'Oxford (Oriel). Pour l'amour de Dieu; ne le dites pas a Clapham!

J'ai trouve les gens de la London School , en particulier, tres desireux de collaborer, de nous envoyer des etudiants, etc. Si les Dieux veulent bien me permettre de travailler un jour a creer avec vous au College, un petit centre d'enseignement historique, il y aura la des rapports a nouer. A Cambridge, Clapham cherche a mettre sur pied une Cambridge Economie History — du modele connu, mais, si je comprends bien, moins morcelee. Ils voudraient me faire ecrire une partie du l or volume; mais je n'ai rien promis; trop de pain sur la planche. . . En tout cas, quand leurs plans seront arretes il faudra leur faire la politesse de les annoncer dans les Annales. Je ne sais encore si mes conferences de Londres seront publiees, ni sous quelle forme.

Je ne vous rapporte pas de copie pour les Annales, ni, je le crains, malgre une discrete propagande, beaucoup d'abonnements nouveaux. Pour ceux-ci, c'est une tournee dans les petites et moyennes universites qu'il faudrait entreprendre. Je dois ecrire ces jours-ci a Jacob, de Manchester; je verrai s'il y a qq chose a faire de ce cote-la. Articles: il n'y aurait guere a solliciter que des articles sur des sujets determines. Tawney ets en plein dans l'histoire sociale du XVII e siecle («social background of the Civil War»); certainement il aurait des choses interessantes a dire; mais je ne crois pas qu'il serait dispose a rien publier pour le moment. Et naturellement, ils ont leurs propres revues. Comptes rendus: au the de la London School , j'ai rencontre Alexandre; je n'ai pas cru devoir faire allusion a votre correspondance, si paradoxalement unilaterale; le lieu d'ailleurs ne s'y pretait guere. Il est venu a ma I ere conference, n'a plus reparu aux autres; je l'ai rencontre un jour a la Bibl. de la London School , il n'a pas fait mine de me reconnaitre. Timidite, peut-etre. Mais je n'ai pas cru pouvoir abaisser la dignite des Annales par d'instantes prieres reiterees aupres de ce petit jeune homme (qui est d'ailleurs un grand, gros, velu et noir jeune homme). Nous pourrons, en revanche, si nous le voulons, obtenir des comptes-rendus de Postan. Je ne sais si vous identifiez le personnage. C'est un Juif russe, ou bessarabe, de 35 ans a peu pres je suppose, anglicise (malgre un accent impossible) et que Power et Tawney ont enregimente dans le corps enseignant de la School of Economies. Ce que je connais de lui (notamment sur le credit commercial, au moyen age) est bien; il semble avoir la-bas un gros prestige — l'homme d'avenir! — et de fait on voit en lui une sorte de devorante ardeur de savoir et de lire, qui n'a rien de britannique.


Il pourra nous rendre des services. Mais (bien qu'il soit moins insulaire que les autres) avec cet inconvenient, toujours, qu'un compte-rendu d'un Anglais par un Anglais risque de manquer d'horizon. Ce sera a essayer, a l'occasion.

Vu la-bas Koebner, chasse de Breslau et reduit a s'en aller, l'annee prochaine, enseigner, en hebreu, sur la colline de Sion: en hebreu, que naturellement il lui faut, prealablement, apprendre. Encore, aux dernieres nouvelles, n'etant plus absolument sur de ce poste. Il nous donnera sans doute avant de partir un article, utile. Vu aussi Kantorovicz (l'homme de Frederic II, l'empereur) dont l'histoire est plus curieuse: il n'a ete, dit-on, recueilli a Oxford que par erreur, car il appartient — je repete ici encore: dit-on — au faible pourcentage de non-aryens que les nazis ont decide de conserver. Un peu suspect, un peu trop aimable et confiant, assurement, mais intelligent, vivant, pas du tout Herr Professor: je vous le signale, le cas echeant, pour des entreprises type Synthese.

Leuilliot m'a envoye les epreuves du n° de janvier (qui est un peu en retard). J'ai vu que vous avez ete conduit a y faire plus mince qu'a l'ordinaire la part des courriers. Pour une fois, cela n'est pas grave. Mais rendons-nous compte qu'a l'etranger, en particulier, nos courriers et d'une facon plus generale notre partie critique sont l'element essentiel de notre prestige. D'ailleurs, vous le savez aussi bien que moi. Le numero, dans l'ensemble, est vivant. Seulement il nous faudra, pour la suite, un ou deux articles plus «historiques»: la aussi, question de clientele. Qu'avons-nous sur la planche? Je n'ai pas encore la traduction du Mickwitz (L'or dans le monde antique). Ce sera pour la semaine prochaine. N'oubliez pas, je vous prie, de me repondre au sujet de Latron.

Naturellement, je ne sais rien du College. C'est vous qui me renseignerez. Dois-je, a votre avis, aller a Paris, fin de fevrier ou debut de mars? Ne serait-ce que pour voir Lebesgue, qui (seul, avec l'inguerissable Monceaux, que je laisse rancir dans son coin) manque a ma liste de visites faites? vous vous souvenez qu'il etait malade en janvier. Et croyez-vous d'autres demarches utiles? Je vais poser la meme question a Gilson. Inutile de vous dire que je ne prendrai le train que contraint et force. Je me sens d'humeur sedentaire, et, s'il faut tout avouer, un peu las. Et savez-vous si la date de la deliberation a ete fixee? Je n'ai pas la fievre. Mais la position d'instabilite est de celles qu'on ne garde pas longtemps sans courbatures.

Je vous rendrai reponse ces jours-ci pour l'Encyclopedie. Je vais tacher de trouver les quelques heures necessaires a la reflexion et a la decision.

Bien entendu, en me repondant, ne negligez pas, je vous prie, les nouvelles personnelles. Ici, Suzette a eu, en notre absence, une angine sans gravite, mais qui a bien failli ecourter facheusement le sejour de ma femme a Londres: non que nous fussions le moins du monde inquiets pour l'enfant, mais nous redoutions la fatigue pour ma mere. La lettre nous annoncant que la fievre etait tombee est arrivee au moment ou nous nous appretions a freter un taxi pour la gare de Victoria. En ce moment, le bulletin de sante familial est, dans l'ensemble, favorable. Etienne, cependant, est plus gros, plus mou et plus aisement fatigue que nous ne le voudrions.

En toute amitie M. B.


Страсбург, 15 февраля 1934 г.

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35 й съезд союза историков германии
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В огромном большинстве они были созданы мужчинами для развлечения мужчин

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